Quand je pense qu'elle ne savait rien faire

Je prépare mon déménagement vers Bruxelles :

Vous aurez reconnu les cartons inhérents à tout déménagement et vous constaterez à quel point je suis organisée et appliquée à faire des petites croix dans les cases (en fait je ne coche que la case 1 parce que je ne sais pas trop comment on va ranger).

En parallèle, j'anticipe activement ma vie en Belgique. Pour cela, Axelle se révèle une source intarissable de renseignements en tout genre. Depuis l'endroit où trouver du tissu à Bruxelles, jusqu'au vocabulaire flamand ("avec mon menneke, je vais aller à la zinneke party !"), en passant par les questions identitaires (les Flamands, les Wallons, les Bruxellois, les immigrés, les expat'). D'où l'acquisition de ce petit livre, qui a beau traiter la question très sérieuse de la culture belge, est néanmoins assez rigolo. La culture belge c'est : la côte en été (la Kust), le vélo, la brique, les frites, le paradoxe, la bière, mais pas que...

Et pour finir - une fois n'est pas coutume - une note poétique. Voici quelques lignes que je viens de lire, qui font directement écho à la mémoire de nos murs, subtilement suggérée par Lisa :

Si on croit aux esprits, si l'on croit que les gens s'impriment dans les choses, souvenirs bloqués dans les murs, neutrons dans un peigne, ADN sur une robe, chromosome sur les murs. (Olivier Cadiot)

Quand Malou n'est pas là, la machine à coudre danse, pourrait-on dire. Sauf que, si elle est partie passer la semaine chez son Papy et sa Mamy, c'est pour me permettre de faire du tri dans les armoires, classer des papiers, ranger, jeter, commencer les cartons.

Ouh la ! la rude tâche que voilà !

Pour me donner du coeur à l'ouvrage, je me suis permis une petite pause bucolique et colorée avec fleurs, verdure et papillons.

Modèle Elsie de Citronille,
Tissu fleuri Papa pique et Maman coud, coton rose Sacrés coupons,
Les boutons papillons Entrée des Fournisseurs.

Ma première Elsie avait été - et est toujours d'ailleurs - un franc succès : Malou l'adore et la porte souvent. Elle lui va bien, elle est facile à coudre, le patron est déjà coupé, j'avais du temps... Il ne m'en fallait pas plus pour sortir ma machine et lui dégourdir l'aiguille.

Histoire d'agrémenter la tunique et de ne pas refaire la même chose, j'ai ajouté une poche. Attention ! ça pour moi, c'est l'aventure ! Non seulement je l'ai découpée mais je l'ai décorée toute seule après d'intenses réflexions.

Ce qui m'a pris le plus de temps, c'est de comprendre comment on se sert du thermo-collant. Ce qui ne fut pas une mince affaire : il a fallu d'abord que je pige dans quel sens il colle, que je nettoie le fer à repasser et lave la housse de la table (si le thermo-collant à l'envers tu mets, à la table ton fer sera collé).
Ensuite, j'ai brodé quelques points pour faire les tiges, puis j'ai doublé la poche pour ne pas voir l'horrible cafouillage de fils à l'arrière du travail.
Enfin, j'ai dû coudre la poche à la main pour ne pas piquer sur mes fleurs... fleurs que j'ai eu tellement de mal à fixer ! (j'espère que Malou n'ira pas les gratouiller avec ses tout petits doigts !)

Bon, c'est pas tout ça... C'est bien beau de faire des vêtements, mais là, il faut leur faire de la  place !

Un nouveau joli challenge de Lisa... Nos murs murmurent qui nous sommes. Nous les avons décorés, investis, transformés au fil du temps... Ceci revêt une intensité toute particulière pour moi, car dans quelques semaines, j'aurai déménagé. Voici de quoi faire le point sur ces 3 années passées dans notre maison.

1/ Dans mon bureau, il y a un mur entièrement dédié aux oeuvres de ma fille. J'y ai joint quelques jolies cartes qui ont des petits mots derrière...
2/ Ce morceau de mur est représentatif des passions de Malou : les poules (les cadres sont de ma mère), les manèges (le manège en papier a été réalisé par Malou et son papa) et Barbapapa.
3/ C'est un petit bout de mur de mon jardin. La première passiflore de l'année vient d'éclore...
4/ Un bout de ma cuisine avec des branches de notre platane plus que centenaire, des pots divers qui renferment des épices et des herbes venant d'un peu partout (des Seychelles à mon jardin), un plateau recouvert de céramique (petite excursion de ma part dans le monde de la mosaïque) et mes robots diaboliques ( je me demande comment je faisais avant !)

Attention ! ça va rugir dans la chaumière de la Louvegaroute ! Non, non ! Elle ne va pas se transformer, se couvrir de poils à la pleine lune et venir nous mordre...

Non, non ! Elle nous veut du bien... La preuve, elle ouvre aujourd'hui sa boutique !

Malou a dessiné son premier bonhomme...

Portrait de Maman, par Malou

... Et nous avons obtenu une place à l'école ! Une bien belle journée, en somme !

Après la compote, voici le sorbet ! J'ai l'impression de ne parler que de desserts en ce moment... Pour le Trico'treize de juin, l'honneur est sauf. Il s'agit bien de tricot ! Tiré des Jolis mercredis,  je vous présente le boléro de Malou.

Kaleïdo sorbet mûre et boutons La Droguerie.

Lorsqu'un matin, votre fille de presque 3 ans vous déclare du haut de ces 83 cm, "je veux faire de la pannacotta", alors que pour vous, la pannacotta ça évoquerait presque un fromage italien, là, il faut réagir et s'y mettre.

Sauf que pour moi, la graisse de boeuf pour gélifier... beurk  beurk ! Je pars donc à la recherche de LA solution et je tombe sur le blog de Clea, qui fournit des mines d'or de renseignements sur la pannacotta et sur l'agar agar. Fort de ces bons conseils et de la motivation sans faille de Malou, me voilà lancée dans la folle aventure du dessert gélifié.

Un petit sachet d'agar agar de 2g pour 400ml de lait... Je sais, la pannacotta se fait avec de la crème, mais faisons léger... Le pouvoir de l'agar agar étant super gélifiant, on peut mettre plus de liquide. J'ai donc choisi de rajouter des fruits coupés en morceaux.

J'ai épluché et coupé en petits bouts une pêche, mis le lait à chauffer avec du sucre vanillé, du sucre roux et de l'agar-agar, me suis fait bouloter mes morceaux de pêche, épluché une seconde pêche, mis les petites mains coupables à contribution pour sauvegarder ma pêche...

Malou répartit au fond des petits pots des framboises congelés. Le fait qu'elles soient congelées me permet 1/ de les garder au fond ; 2/ de ne pas me les faire chiper.

Revenons au lait : on mélange bien au fouet. Lorsque le lait bout, on baisse le feu et on mélange sans s'arrêter pendant un bon moment. Je rajoute à ce moment les bouts de pêche et les laisse cuire un petit peu.

Enfin, on verse dans les petits ramequins, on laisse refroidir, puis on les met au frigo. Au moment de servir, on rajoute quelques framboises sur le dessus avec un peu de jus pour faire joli ! A table !!

Hier nous avons fait un voyage éclair dans notre patrie d'adoption pour voir la peut-être-future école de Malou et lui présenter notre maison, qui grouillait de bonshommes plutôt rondelets, experts en maniement du pinceau et de la clope-au-bec.

J'en ai profité pour ramener de la documentation...

Dans mon jardin, il y a un cerisier... Je crois qu'il s'agit de cerises de Montmorency. Elles ne sont pas très agréables à manger comme ça de l'arbre. Par contre, on peut les préparer en eau de vie, confiture, gelée ou clafoutis. Chaque année, nous récoltons plusieurs kilos et nous en congelons une grande partie - ma grand-mère vous dirait bien à plat dans le congélateur, moi, je les mets en vrac dans un sac de congélation.

Comme ça fait 3 ans que j'examine, j'expérimente, j'explore ces cerises, c'est dire si j'ai trouvé LA recette de clafoutis. Je vous la livre maintenant...

Pour environs 450g de cerises dénoyautées... oui, je sais il existe un conflit cerises dénoyautées contre cerises noyautées,  mais moi, j'ai choisi mon camp : j'ai une petite bouche de pas encore 3 ans à nourrir ! Et puis, ce n'est pas très agréable (ni gracieux) de manger du clafoutis tout en crachant ses noyaux...

Donc, pour 450g de cerises :

• On préchauffe son four à 180°.

• on mélange 4 oeufs, 130g de sucre, 400 ml de lait chauffé, 120g de farine et de la fleur d'oranger.

• Dans un plat à gratin beurré, on répartit les cerises.

• On verse le mélange dessus.

• Et hop au four environ 30 à 45 minutes (on surveille bien)

• A la sortie du four, on saupoudre de sucre vanillé ou de sucre roux.

• On mange froid sinon gare aux crampes d'estomac !

Pour changer un peu et pour faire plaisir à Malou qui voulait des "miffines", je les ai mis dans des moules à muffins en silicone. Normalement, le clafoutis ne gonfle pas... sauf que là, je n'avais que de la farine à gâteau (celle qui a de la levure incorporée dedans). Le résultat était plutôt... bizarre...

Tirée des Jolis Mercredis, voici notre blouse à manches ballons à nous ! J'ai de la chance, Malou adore quand je lui fais des vêtements... ça la met en joie !

Tissu de Papa pique et Maman coud, ruban gros grain d'Entrée
des Fournisseurs et grosses perles en bois de ma boîte à bazar.

Cette petite veinarde de Malou a également la barrette assortie qui vient aussi du chouette même site que le tissu. Mais, bien évidemment, elle n'a pas voulu la porter avec la blouse, alors que ça fait des mois qu'elle ne veut pas mettre autre chose dans ses cheveux ! Ah les filles !!